mercredi 17 décembre 2014

Jacques ROUBY






 Stylo pointe fine (encre non permanente)
sur papiers superposés, humidifiés, mis sous presse
puis imbibés de paraffine liquide
20 x 30 cm

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Texte de Lauranne

« Né en 1953, Jacques Rouby peint depuis plus d'une vingtaine d'années. Après une première exposition au Casino de Saint-Céré qui lui valut les éloges de la presse et de la critique, il s'exile à Paris, choisissant de ne vivre désormais que de son art. Caricaturiste sur le Parvis "Beaubourg" devant le Centre Georges Pompidou, il renonce à une vie facile pour rejoindre Collioure, où il peint sur le bord de mer.

Bientôt, cette eau le mènera à y immerger ses œuvres : des cartons, des papiers couverts de pigments, que la mer a tôt fait d'emporter. Fasciné par la richesse et la lumière des peintures qu'il retire de l'eau, il réalise dans le même temps l'éphémère de la chose, car les teintes pâlissent à la lumière du jour et perdent leur brillance en séchant.

Jacques Rouby continue sa recherche...

Ainsi en est-il des gants de latex d'où il tire de somptueuses compositions. Ces gants sont ceux qu'il utilise dans son travail, sur d'autres œuvres, pour se protéger les mains. Ce sont d'authentiques gants de travailleur, sur lesquels les pigments, les colles, les poussières de carton ont laissé leurs empreintes. Jacques Rouby leur redonne vie grâce à des installations, où ils acquièrent la grâce des fleurs et des papillons.

Les oeuvres éphémères de la Nature et de l'Homme se rencontrent...

C'est l'usure..., la dégradation. Pour Jacques Rouby, les ruines ont une signification autonome. Ses œuvres parlent, comme une vieille maison dont il ne reste plus que des pans de murs noircis. Nous savons que des gens ont habité là. C'est ce qui rend la dégradation émouvante. Les ruines sont portées au rang de vestiges.

La destruction fait partie intégrante de la démarche créative de l'artiste. Ainsi, aboutissait-il autrefois à la destruction complète de son travail. Maintenant, cette destruction est inscrite dans l'œuvre, qui est dégradation, destruction, voire putréfaction. Celle-ci n'a plus besoin d'être détruite pour dire.  Les œuvres  de  Jacques  Rouby  sont, comme il le dit lui-même, « Déchets d'Oeuvres ».

L'usure est un mouvement, la vie quasi-autonome des matériaux : une dynamique interne qui règle toute vie.

Pour la plupart, les travaux de Jacques Rouby ne portent pas de titre. Il y en aurait trop, l'œuvre changeant de signification à chaque fois, à chaque nouvel événement : un accrochage, une exposition, voire une nouvelle intervention de l'artiste... Donner un titre reviendrait à bloquer cette évolution naturelle, ce double travail de l'artiste et du temps, ces frères siamois ! »

jeudi 2 octobre 2014

Valérie DEPADOVA


"Le chien à roulettes"
Acrylique, collage, pastel et encre sur toile
24 x 32 cm

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De son enfance passée à Bou-Haroun sur la côte algérienne, Valérie Depadova conserve des images paisibles. Sensible à la chose esthétique, son père rapporte d’Afrique noire des objets qui fascinent l’enfant : il en naîtra un travail pictural aux surprenantes connotations ethniques.

La terre d’Afrique est une source inépuisable ; reflet d’une identité qui affleure, c’est elle qui va nourrir l’inspiration. La stylisation des formes humaines et leurs disproportions, les lignes protubérantes ou ramassées, les postures souvent asymétriques mais toujours dynamiques des personnages, rappellent la statuaire africaine. Il émane de cette approche personnelle et rythmée de notre anatomie, un sens de vitalité et de force qui illumine chaque composition.

Si un étrier de poulie devient corps, c’est qu’il y a un message à transmettre… Et puis il y a cet œil. Cette représentation incontenue de l’œil offert au vide dans le triangle des visages. Paré pour la croisade, l’iris exorbité part en quête d’une vérité qu’il veut panoramique. Cet œil propulsé bien au-delà de sa fonction, n’est pas sans rappeler la pupille ésotérique d’Horus.

Vecteurs de pulsions résurgentes, les toiles aux sujets déportés invitent les regards à une lente évolution. Par son aptitude au renouvellement, Valérie Depadova relie l’art aux évènements les plus importants de la vie, donnant ainsi à ses œuvres une dimension sociétale.

Dans cette peinture qui se concentre sur les êtres vivants - humains et animaux mêlés -, les pensées en révolte de l’artiste s’expriment sans concession. Dans une grande vitalité d’expression et au travers de titres évocateurs qui nous suggèrent l’évidence, on nous demande de réfléchir. Ainsi nous sont livrées, à peine déguisées, les interrogations du peintre sur notre monde prédateur.

Dans un univers expressif et ocré où la spontanéité participe à une vive émotion esthétique, les bouches creusées dans les visages émettent des rugissements silencieux. On le constatera : le style de Valérie Depadova accepte les variations individuelles. La liberté des formes, l’articulation anguleuse des pleins géométriques, n’évoquent-ils pas certains élans cubistes... Les peintures singulières de cette artiste sont celles de l’esprit vivant. Car ce qui nous est montré, va bien au-delà du regard et peut mener jusqu’à la transe.

Dominique Peloux-Raynal

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"Home, sweat home" 
Acrylique, graphite, collage et encre de Chine sur toile
30 x 40 cm 

vendredi 15 août 2014

FARAVEL


"Tête bleue"
Crayons de couleurs sur papier Canson noir 
70 x 50 cm
Mai 2007

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La peinture de Marie-Jeanne Faravel renouvelle une émotion humaine attachée à des contenus ancrés dans un langage au pouvoir onirique. Elle porte en elle la continuité de la vie. Il existe en effet dans les œuvres de cette artiste, une humanité qui ordonne la pensée. Peindre est pour elle un acte rituélique. Le geste, qui prend possession de l’espace, créé des mondes nouveaux et entraîne le regard dans un dédale de formes douces. Une signalétique se développe, avec un aspect énigmatique qui séduit. Toile et métal deviennent alors des espaces scéniques, sur lesquels s’étalent en relief des formes émergentes qui font marcher l’imaginaire : formes hybrides ébauchées en état d’enfantement, sujets imbriqués dans une dépendance acceptée de couleurs, fœtus tête-bêche immergés dans le ventre de la peinture… Mais rien ni personne n’est enfermé. Jamais. Il existe toujours une échappée possible. En cela, les tableaux de Marie-Jeanne Faravel sont des promesses de bonheur.

Dominique Peloux-Raynal

mercredi 13 août 2014

MATEMMA


"Femmes du Monde"
Aquarelle et encre de chine sur papier
42 x 29,7 cm
2006

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"Peintre autodidacte, ma production de dessins et peintures commence de façon significative en 2002 suite à un évènement particulier. A cette date, ma capacité de peindre arrive à temps et c'est comme un p'tit arrangement avec la vie, je vais me mettre à peindre et à dessiner intensément. Hors des académismes et des apprentissages artistiques, mes créations sont issues d'un ressenti du quotidien car imprégnées d'images et de couleurs, j'aime me contenir dans l'univers pictural. Inspirée par mes rêves d'Afrique, là ou l'encre s'épanche, dense, où la multitude côtoie la solitude des différences, je suis constamment appliquée et impliquée à retranscrire ce qui me vient du monde de l'intérieur, au puits de mes états d'âme, je puise sans cesse tout au fond le flux des émotions sans que ne se tarisse ce qui me semble être la source inépuisable de la sensibilité."

Matemma

vendredi 17 janvier 2014

Jorges PORRAS


"The first Alchemist"
Acrylique, résine, encre et huile sur toile
27 x 22 cm
2006

mardi 28 mai 2013

NIKIFOR (1895 -1968)


Aquarelle sur carton
21 x 30 cm


Aquarelle sur carton
21 x 30 cm


Aquarelle sur carton
21 x 30 cm

  
Aquarelle sur carton
30 x 21 cm 

 
Aquarelle sur carton
30 x 21 cm 

 
Aquarelle sur carton
30 x 21 cm
  

Aquarelle sur carton
24 x 18 cm

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Nikifor est né avec une malformation du langage. De son enfance, on sait seulement qu'il n'a pas connu son père et que sa mère faisait des ménages à Krynica. Atteinte de troubles mentaux, on pense que Nikifor en a héritéLors d'un séjour à l'hôpital alors qu'il était atteint de tuberculose, un médecin donne à Nikifor une boîte d'aquarelles. Cette hospitalisation marque le début de sa carrière de peintre naïf. Grâce à la peinture, il peut gagner sa vie. Mais surtout, la peinture devient sa raison de vivre. Il vend ses petits tableaux comme autant de cartes postales, un peu comme des souvenirs. Les lettres majuscules sur ses aquarelles n'ont pour la plupart pas de sens, car Nikifor était analphabète. Parfois, le mot "malarz" qui signifie "peintre" peut être déchiffré. Nikifor se dépeignait souvent comme la personne qu'il aurait aimé être : un fonctionnaire respecté, le père d'une famille nombreuse et même un évêque. Il est considéré comme le plus grand peintre autodidacte de Pologne. 

samedi 13 avril 2013

DJIHEM


"Le chant des éoliennes"
Posca sur papier fort
30 x 30 cm
2013



Sans titre
Posca sur papier fort
15 x 15 cm
2013

DJIHEM nous parle de son travail :
"Peintre autodidacte, je suis un artiste français d'origine bretonne installé dans la région de Perpignan. Après une période singulière variée et colorée, je propose, depuis le début de l'année 2012, des oeuvres en noir et blanc qui marquent un tournant dans ma démarche picturale. En effet, j'ai décidé d'apporter une certaine maturité à mon travail dans le souci de mettre en avant mes influences artistiques et mon intérêt pour l'art brut, l'art singulier, la figuration libre et l'art tribal. Quant à mes nouvelles oeuvres, je prends un réel plaisir à les réaliser et je pense les décliner, dans le futur, en y apportant de la couleur et en explorant diverses techniques et collages car je n'aime pas faire toujours la même chose..."

Site web : http://www.djihem.com

Oeuvres anciennes :

 
"Ils s'M"
Technique mixte sur toile
92 x 73 cm
2005


"L'Hôtel des oiseaux" 
Acrylique sur toile
81 x 100 cm
2005



"Apprendre à voler" 
Acrylique sur toile
81 x 100 cm
2005



"Tête à Toto 002" 
Acrylique sur toile
60 x 65 cm
2006


"L'oeuvre éphémère" 
Acrylique sur toile
64 x 66 cm
2006 


"Le rapprochement solaire" 
Technique mixte sur papier fort 
24 x 32 cm
2006



"Les Voisins"
Gouache, feutres et craies sur papier fort 
24 x 32 cm
2006


"Moi vouloir être un chat"
Acrylique sur papier fort
24 x 30,5 cm
2005

vendredi 12 avril 2013

Gilles MATTEI


"Sans titre"
Encre, plume et stylo sur papier
42 x 29,5 cm
2011
  

 "Vendanges"
Etude de personnage (1)
Acrylique sur bois
22 x 16 cm
2010


 "Vendanges"
Etude de personnage (2)
Acrylique sur bois
22 x 16 cm 
2010
 
 
 "Vendanges"
Etude de personnage (3)
Acrylique sur bois
22 x 16 cm 
2010
 
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Un collectionneur d'Aix-en-Provence évoque Gilles Mattei :
« Gilles Mattei peint sur des enveloppes en kraft et sur des toiles, une multitude de petits personnages mi- bruts mi-naïfs dans un décor tantôt champêtre, tantôt urbain. Son univers est très singulier. Il exprime les émotions et la vie des gens de la Méditerranée. C'est la découverte du petit monde du sud mis en scène par Pagnol. Ses enveloppes peintes sont narratives et simplifiées au maximum. Les couleurs fraîches et un chromatisme audacieux font de chaque tableau une petite fête. Mais ne nous y trompons pas : derrière ses peintures pleines de fantaisie, se cache une âme mélancolique. Le destin de la Corse et de la Sicile n'est pas loin. Gilles Mattei exprime au travers de ses personnages aux joues roses, cette tristesse intérieure propre aux gens du sud. Les cernes sont précis et dégagent de la poésie. Gilles Mattei possède la pureté d'intention des artistes autodidactes. Il a le don pour peindre la quotidienneté, il en a même le style. Merci gilles. »

vendredi 5 avril 2013

Lionnel SOURISSEAU


"La valise de l'amour se fait la malle"
Acrylique sur carton
36 x 48 cm
2008


"La tribu du soleil"
Acrylique sur carton
36 x 48 cm
2008


"Tree lover for strange"
Acrylique sur carton
48 x 36 cm
2008

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"Né  le  20   octobre  1951  à Saumurle même jour que Arthur Rimbaud, hasard ou coïncidence -,  Lionel Sourisseau écrit de nombreux poèmes qui lui apparaissent comme des songes. Cet univers poétique, ses connaissances du chamanisme, l'importance de la spiritualité, la place de l'âme dans l'art, l’amènent tout naturellement à la création picturale. Il aurait eu sa place dans le livre de René Huyghe "l'Art et l'âme" édité chez Flammarion en 1968. On retrouve dans ses oeuvres la marque des grands artistes de notre temps : une écriture parfaitement identifiable et l'incarnation de la vie d'une époque. Complexité,... mystère de la lecture de ses oeuvres... Lionel Sourisseau est un artiste qui reçoit en permanence des images et des messages. A nous de les décrypter."

Patrick Reynolds

samedi 9 mars 2013

Philippe LEFRESNE


Coupe à fruits
Céramique 44 x 28 x 15 cm
1998 




  
Coupelle
Céramique 19 x 19 x 5 cm
2008


 Tasse
Céramique 5 x 5 x 5 cm
2009

 
Tasse à café
Céramique 6,5 x 4,5 x 4,5 cm
2009

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Les créations spontanées et inventives de cet artiste autodidacte né en 1962 sont en parfait accord avec la définition « d'Art Brut » définie par Jean Dubuffet. Philippe Lefresne vit à Paris et travaille au CAT de Ménilmontant.